
Contrairement aux idées reçues, certaines variétés de cyclamens supportent des températures proches de -10°C sans dommage. Les erreurs d’arrosage ou le choix d’un emplacement inadapté provoquent davantage de pertes que le froid lui-même. La dormance hivernale, souvent confondue avec un dépérissement, garantit leur survie jusqu’au retour des beaux jours.
La sélection des espèces et l’ajustement des soins déterminent leur capacité à traverser l’hiver. Quelques pratiques ciblées limitent les risques liés à l’humidité stagnante et aux gelées prolongées.
Plan de l'article
Le cyclamen face au froid : mythe ou réalité ?
Le cyclamen ne se contente pas de survivre à l’hiver, il l’affronte de front, solide comme un roc. Dans de nombreux jardins français, certaines espèces font même figure de vétérans, traversant les gelées sans faiblir. Prenez le cyclamen de Naples (Cyclamen hederifolium) ou le cyclamen coum : ils s’installent sans difficulté à l’ombre des arbres ou en lisière, là où le sol garde sa fraîcheur mais reste bien drainé. Leurs feuilles peuvent persister sous la neige, et leur floraison s’invite à l’automne ou à la toute fin de l’hiver, selon les variétés.
La capacité à endurer les basses températures dépend d’abord de l’origine botanique. Les cyclamens d’intérieur, issus du Cyclamen persicum, ne supportent guère la moindre gelée. Les cyclamens dits « de jardin », eux, réclament simplement un peu de paillage, un sol souple, et surtout l’absence d’eau stagnante pour traverser la saison froide. L’excès d’humidité, bien plus que le froid, menace leur survie : trop d’eau, et le tubercule pourrit, condamnant la plante.
Quand vient la période de repos, les feuilles s’affaissent, les fleurs disparaissent. Ce n’est pas la fin, mais une étape nécessaire : la plante se prépare à renaître dès les premiers signes du printemps. Dans les régions où l’hiver se montre particulièrement rigoureux, privilégiez la pleine terre, sous une ombre légère, et recouvrez d’un épais tapis de feuilles mortes. Cette couverture naturelle protège efficacement les cyclamens et leur permet de s’adapter à de nombreux types de jardins, du sous-bois à la rocaille. Un conseil : surveillez l’humidité, aérez le couvert végétal, et restez modéré dans vos interventions. Le cyclamen sait se défendre; il demande surtout qu’on le laisse faire.
Pourquoi certains cyclamens résistent mieux que d’autres aux basses températures
Ce qui distingue un cyclamen robuste d’un autre plus fragile, c’est avant tout l’espèce. Les cyclamens botaniques, comme Cyclamen hederifolium ou Cyclamen coum, bénéficient d’une rusticité impressionnante. Leur tubercule charnu, bien enfoui, leur sert à la fois de réserve et de bouclier face aux coups de froid hivernaux. Ce mécanisme leur permet de tenir bon quand beaucoup d’autres plantes flétrissent.
À l’autre extrémité du spectre, le cyclamen persicum, prisé pour sa floraison abondante en intérieur, ne tolère guère le froid. Héritier de climats doux, il réclame une ambiance tempérée et ne doit sa popularité qu’à la sélection horticole, qui a privilégié la beauté des fleurs plutôt que la résistance.
Le lieu de plantation joue également un rôle déterminant. Pour maximiser leurs chances, privilégiez un sol bien drainé, meuble, et une situation abritée : sous-bois, pied d’arbuste, ou lisière sont des choix judicieux. Ce type d’environnement atténue les chocs thermiques et protège le tubercule des excès d’eau. La profondeur de plantation compte aussi : enterrer le tubercule à 5 à 8 cm offre une protection supplémentaire contre le gel.
Voici les critères qui font toute la différence :
- Espèce choisie : cyclamen botanique ou d’intérieur
- Profondeur de plantation : un tubercule bien enfoui résiste mieux
- Nature du sol : le drainage prévaut sur la richesse du substrat
Finalement, la résistance hivernale des cyclamens s’appuie sur une combinaison de génétique, d’emplacement et de gestes de culture avisés.
Petits gestes malins pour protéger vos cyclamens en hiver
Quand le cyclamen a trouvé sa place au jardin, surtout s’il s’agit d’une espèce botanique, il traverse sans difficulté les premiers froids. Cela dit, quelques ajustements renforcent nettement sa capacité à passer l’hiver. Laissez le feuillage en place tant qu’il reste vert : il continue d’alimenter le tubercule et prépare la plante à une reprise vigoureuse dès la sortie de dormance.
Si vous habitez une zone où les hivers se font mordants, un paillage léger (écorces, feuilles mortes ou compost bien mûr) constitue un rempart efficace lors des gels prolongés. Préférez toujours un paillis aéré, car trop d’humidité nuirait davantage au cyclamen que le froid lui-même. Un sol lourd, qui retient l’eau, augmente le risque de pourriture : mieux vaut vérifier sa texture avant toute plantation.
Pour les cyclamens installés en pot, quelques précautions supplémentaires s’imposent. Placez-les sous un auvent, dans une serre froide ou contre un mur exposé à l’est. Assurez-vous que le pot laisse bien s’écouler l’eau : ajoutez des graviers ou des billes d’argile au fond pour garantir un drainage optimal. Limitez les arrosages en hiver, surtout en période de dormance. Un contrôle visuel suffit la plupart du temps : n’arrosez que si la terre est sèche en profondeur.
Quelques gestes simples à adopter :
- Paillage léger pour les cyclamens en pleine terre
- Drainage renforcé pour les cultures en pot
- Réduction des arrosages en hiver
Optez pour un coin ombragé, à l’abri des vents et du soleil direct. En intérieur, privilégiez une pièce fraîche, lumineuse et dépourvue de courants d’air : cet équilibre favorise une floraison durable et un feuillage vigoureux.
Les erreurs courantes à éviter pour garder des cyclamens en pleine forme jusqu’au printemps
Le cyclamen demande une attention régulière, sans excès ni laxisme. L’écueil numéro un : un arrosage trop généreux. Un substrat détrempé étouffe les racines et ouvre la porte aux maladies fongiques. Il vaut mieux espacer les apports d’eau, en tenant compte de la saison et du taux d’humidité ambiant.
Un air confiné favorise la prolifération des maladies et des parasites (botrytis, pucerons, thrips). Pensez à aérer les espaces où hivernent les cyclamens et à faire tourner les pots pour offrir à chaque feuille sa part de lumière.
L’hygiène, elle aussi, fait la différence : retirez systématiquement feuilles et fleurs fanées. Ce geste simple limite la propagation des agents pathogènes et dynamise la plante. Laisser traîner une partie abîmée, c’est risquer de voir la pourriture grise s’installer, surtout dans une ambiance fraîche et humide.
Le choix du substrat n’est pas à négliger. Un terreau trop riche en azote favorise le feuillage au détriment des fleurs et déséquilibre la plante. Privilégiez un mélange léger, bien drainé, conçu pour les plantes fleuries. En intérieur, évitez de placer le pot près d’une source de chaleur qui dessèche l’air et affaiblit le cyclamen.
Pensez à ces points pour garder vos cyclamens vigoureux :
- Évitez l’arrosage excessif : privilégiez un sol légèrement humide
- Supprimez les parties abîmées pour limiter les maladies
- Maintenez une atmosphère aérée pour prévenir les parasites
Un cyclamen bien accompagné ignore la morsure de l’hiver et prépare, discrètement, son spectacle du printemps. Le jardinier attentif, lui, profite chaque année du retour de ses couleurs, preuve qu’un peu de rigueur vaut mieux que toutes les précautions du monde.



