mardi, octobre 3

Quelle surface de terrain pour vivre en autarcie ?

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Et comme la question est loin d’être simple, laissons de côté les autres besoins qui nécessitent également des sols, tels que le chauffage, le logement, l’habillement, l’eau, les transports…

Le confinement et la pandémie en cours signifient qu’aujourd’hui beaucoup aspirent à une certaine autonomie ; c’est pourquoi cet article, initialement publié le 22/11/2018, a été mis à jour.

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51 000 par personne !

On s’interroge donc sur une surface terrestre restreinte à l’autonomie alimentaire, et non pas par celle occupée par un Européen pour satisfaire tous ses besoins : 5,1 ha selon la Direction de l’information légale et administrative. Tout le monde se multipliera pour découvrir que, rien qu’en France, notre occupation du territoire laisse peu de place à la nature sauvage et aux autres espèces. Et le plus nous en prenons, moins il y a d’animaux et d’arbres. À y regarder de plus près, une humanité de 1,5 milliard de têtes, comme au 19e siècle, semble être un bon compromis pour que nous, humains et « bêtes », puissions vivre ensemble sans entraver l’autre.

Il est toujours difficile d’imaginer que plus nous sommes, plus nous mangeons, plus nous buvons, plus nous polluons… Exemple.

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Si au 19e siècle, vous aviez un chat dans votre appartement, aujourd’hui vous en auriez cinq ! 5 pour se nourrir, puisque la population mondiale s’est multipliée en conséquence. Et si au 19e siècle, un être humain consommait une vingtaine de litres d’eau par jour, il en consomme aujourd’hui 150 litres…

Et plus de la moitié de cette eau potable est utilisée pour qu’il prenne une décharge et fasse pipi dedans. Les progrès sont bons ! Même le papier toilette consomme de l’eau. Environ 150 litres par rouleau, sans compter les millions d’arbres abattus chaque année pour nous essuyer l’anus ! Même pour l’arbre, il est difficile de savoir qu’il finira dans le papier cul 🙂 Au 19e siècle, nous utilisions de l’herbe fraîche ou des feuilles d’arbres, ou moins d’un demi-litre d’eau par jour pour nous laver les fesses.

L’eau potable a toujours été un problème en été ou en période de sécheresse, mais le changement climatique l’accentue d’autant plus que nos besoins ont littéralement explosé. Sans compter les activités humaines, notre consommation individuelle a été multipliée par 7 et l’humanité par 5. Des besoins qui font le bonheur des actionnaires des multinationales de l’eau, puisque ce bien commun est pour ainsi dire privatisé. Quand un ministère de l’eau sera-t-il censé partager équitablement ce précieux atout ?

Impact sur l’eau

Aujourd’hui, on parle facilement d’impact carbone, sans agir et malgré les graves conséquences pour nos enfants, mais rarement d’impact sur l’eau. Sauf pour pointer du doigt l’industrie agricole et sa production de viande et ses installations industrielles. Sauf que les plus grands consommateurs d’eau sont les centrales nucléaires. De l’énergie avec moins de carbone, mais qui consomme d’incroyables quantités d’eau pour refroidir ses réacteurs. Dans un contexte climatique agité et des sécheresses répétées, elle soulève des questions pour l’avenir… Qu’est-ce que le Plan B ?

La production de légumes nécessite également beaucoup d’eau… Mais nous n’en parlons jamais. Mieux, les réseaux sociaux favorisent d’abondants potagers cultivés sans eau. bande dessinée. Et avant ça ? Au 19e siècle 🙂 le maraîchage y était pratiqué là où l’eau était naturellement abondante. définition. Un maraîcher est un jardinier qui cultive un marais à l’intérieur ou à proximité des murs de la ville. Nous avons également dit marager. Le Littré : « Marager, c’est le jardinier qui, dans les grandes villes, s’attache à la culture des plantes potagères ; c’est dans les endroits les plus bas et les plus humides des villes que ce genre de jardiniers ont établi leurs jardins ; et c’est ce qui a donné à ces jardins le nom de marais. »

Bien entendu, nous devons réduire notre consommation de viande comme de tous nos aliments issus de l’industrie agroalimentaire, mais aussi d’électricité et de légumes, qui sont de très gros consommateurs d’eau…

12,5 m² par personne

Dans le domaine du vice, les réseaux sociaux ne sont pas avares. Et à un internaute qui s’interrogeait sur la surface agricole qu’il faudrait acquérir pour être autonome, un autre lui a répondu sans hésitation : « Sur 1 ha de permaculture, je pense qu’on peut nourrir environ 800 personnes par an… » Cela représente 12,5 m² par personne et par an, y compris les chemins et les sentiers. Un miracle digne de la multiplication spontanée des pains. Heureusement, la réponse est venue d’un processus de réflexion, imaginez si le gars a répondu sans réfléchir !

1,2 m²/personne

Je suis ouvertement moqueurs, parce que personne n’est à l’abri de son moment de gloire. Il y a quelques années, j’ai lu dans un célèbre magazine de jardinage biologique des 4 saisons, l’interview très sérieuse d’un agronome qui disait : « une lasagne de 6 m² fournit des légumes d’été à une famille de 5 personnes… » !

Il y a aussi le miracle des fermes urbaines et cet article entre autres où elles produisent 800 kg de légumes et 400 poissons par an… sur 15 m². Cela représente 80 kg de nourriture par m², vin et service non inclus ! L’imagination n’a pas de limites. Pour vous donner une idée, si je transformais mon jardin en ferme urbaine hors sol, je pourrais produire plus de 100 tonnes de nourriture alors qu’aujourd’hui j’ai du mal à atteindre 2 tonnes.

50 personnes par hectare

Et comme un miracle ne se produit jamais seul, il y a celui de l’agriculture dite conventionnelle ou chimique, celle qui a innové en coupant son lien avec la nature, et qui, avec ses rendements miraculeux mais bien réels, nourrit en moyenne 50 personnes par hectare. Dommage qu’il ne soit pas durable et que ses adeptes soient directement responsables de l’assèchement des sols, de l’empoisonnement des sources et des rivières, de la fin de la biodiversité… Bref, la liste est trop longue. Mais c’est dommage.

Partant du principe que 500 à 600 g de céréales suffisent amplement pour nourrir une personne par jour, et compte tenu des rendements moyens de l’agriculture chimique, du maïs (10 t/ha) et du blé de (8 t/ha), une règle simple de 3 montre que 180 m² de maïs nourrit une personne pendant un an, contre 230 m2 de blé ! En bio, les rendements sont beaucoup plus faibles, il faut donc tripler la surface.

En conclusion, 4 à 5 personnes par hectare

Pour ma part, je rejoins la proposition de la Ferme d’Avenir qui propose entre 1000 et 1500 sous un climat tempéré. Mais sur cette surface, il convient d’ajouter un vieux principe agronomique qui consiste à toujours laisser un quart de votre sol en jachère. Et ce trimestre, nous cultivons pour nourrir la vie du sol et la diversité biologique. Et enfin, sachant que tout acte agricole entraîne un déficit de fertilité, pour le maintenir, il faut rajouter 1000 m² pour compenser les pertes de matière organique dans la zone cultivée. Sans oublier d’avoir au moins un point d’eau qui ne s’assèche pas à la moindre sécheresse.

En conclusion, comme la planète n’est pas extensible, avec la fonte des pôles et des sols, ce sont les sols nourrissants qui retrouvent maintenant leur état originel de déserts minéraux. Parce que le sol est une ressource épuisable, une terre animale comme l’appelait Charles Darwin. C’est le thème de Saving the Earthworm, l’un des premiers marqueurs de biodiversité publiés sur 19 septembre.